Tabarre : L’hôpital de Médecins Sans Frontières saturé face à la flambée de violence
L’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme face au climat d’insécurité persistant qui bat de plein fouet dans l’air métropolitaine de Port-au-Prince. Dans un communiqué publié ce mardi, MSF alerte sur la saturation critique de son hôpital de Tabarre, l’un des rares établissements encore opérationnels à Port-au-Prince.
Conçu pour accueillir 50 patients, l’hôpital traumatologique en traite actuellement plus de 70, et la situation devient intenable. « Si nous dépassons les 75 patients, nous ne pourrons plus assurer de nouvelles admissions », avertit le Dr Seybou Diarra, coordinateur médical de l’établissement. Parmi les blessés, près de 40 % sont des femmes et des enfants, preuve que le conflit touche indistinctement la population civile.
Face à l’urgence, l’ONG a dû transformer des salles de réunion en chambres d’hospitalisation. Mais ces efforts d’adaptation peinent à compenser la pression croissante exercée sur le personnel médical, déjà épuisé. Les conditions de travail sont aggravées par l’insécurité permanente. Situé à proximité de quartiers ciblés par des attaques armées, l’hôpital est exposé aux tirs croisés et aux balles perdues, mettant en péril la sécurité du personnel et des patients.
Depuis la mi-février, une coalition de gangs armés tente de prendre le contrôle de la capitale, multipliant les affrontements dans plusieurs zones urbaines. Cette escalade de violence a non seulement fait exploser le nombre de blessés graves, mais a aussi accéléré l’effondrement d’un système de santé déjà affaibli par des années de crise politique et économique.
Dans ce contexte alarmant, MSF lance un appel urgent à l’aide. L’organisation réclame un soutien renforcé pour éviter l’effondrement complet de ses services, et préserver un accès minimal aux soins pour les victimes de ce conflit. L’aPort-au-Prince est aujourd’hui à un point de rupture, et l’indifférence face à cette crise humanitaire pourrait coûter des centaines de vies supplémentaires.
Judelor Louis Charles