Polémique autour du rapport du CNDDR : Pierre Espérance conteste les déclarations de Jean Rebel Dorcenat
Un vif différend oppose le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) à Jean Rebel Dorcenat, ancien dirigeant du Conseil National de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR). Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 5 mai 2025, Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH, a catégoriquement réfuté les affirmations de Dorcenat. Ce dernier avait déclaré avoir soumis un rapport au président Jovenel Moïse et au Conseil présidentiel, dans lequel il accusait 11 familles d’être impliquées dans le trafic d’armes en Haïti.
Cette prise de parole intervient dans un contexte de dissolution du CNDDR par le Conseil présidentiel de transition, bien que l’organisme ait été relancé par un arrêté présidentiel en mars dernier. L’efficacité et la transparence du CNDDR avaient déjà été remises en cause à plusieurs reprises.
En réponse, Jean Rebel Dorcenat a également convoqué la presse ce même lundi pour réaffirmer ses propos. Il soutient avoir bel et bien remis le rapport en question aux autorités compétentes et nie toute tentative de dissimulation ou de complicité.
M.Dorcenat accuse par ailleurs Pierre Espérance de mettre sa vie et celle de ses proches en danger, en le liant publiquement à Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », le chef de gang et porte-parole de la coalition de Viv Ansanm. Dorcenat affirme cependant ne pas envisager de poursuites judiciaires contre Espérance, estimant que cette décision incombe à la Primature et au Conseil présidentiel de transition, puisque le CNDDR agissait sous leur autorité.
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les tensions entourant les initiatives de désarmement en Haïti, dans un climat d’insécurité généralisée, tout en soulevant des interrogations sur la transparence et la responsabilité des structures engagées dans la lutte contre la prolifération des armes et la violence des gangs.
Judelor Louis Charles