Libération controversée de l’ancien député Alfredo Antoine, soupçonné de liens avec les gangs armés

L’ancien député de Kenscoff, Alfredo Antoine, arrêté le 4 avril dernier par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) pour des soupçons de financement de gangs armés, complicité d’assassinat et possession illégale d’armes, a été libéré ce vendredi 9 mai à l’issue de son audition au Parquet de Port-au-Prince.

Entendu par le Commissaire du Gouvernement, Me Monclair Désir, M. Antoine a été remis en liberté, bien que ses documents de voyage aient été confisqués, lui interdisant ainsi de quitter le territoire haïtien. Cette décision suscite déjà une vague d’indignation et de confusion dans l’opinion publique, notamment au sein de la société civile et dans certains milieux judiciaires.

Lors de son arrestation, l’ancien parlementaire avait été appréhendé en possession de trois armes à feu, dont deux fusils, neuf téléphones portables et un appareil de radiocommunication, selon les informations transmises par la DCPJ. Un rapport alarmant de la police judiciaire établissait des liens présumés entre Alfredo Antoine et le groupe armé « Viv Ansanm », l’un des réseaux criminels les plus violents dans la région métropolitaine.

Malgré la gravité des accusations, sa remise en liberté bien que partielle interroge sur les critères ayant guidé cette décision judiciaire. Aucun mandat de dépôt n’a été émis à son encontre, et le parquet ne s’est pas encore exprimé sur la suite que prendra ce dossier.

Alors que l’insécurité ne cesse de croître en Haïti, cette affaire met une fois de plus en lumière les tensions entre l’appareil judiciaire, les forces de l’ordre et la perception populaire de l’impunité dont bénéficieraient certaines personnalités politiques.

Judelor Louis Charles

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