Haïti-Pénurie de carburant : une crise qui pourrait paralyser le pays et alimente le marché noir
Depuis plusieurs jours, la capitale Port-au-Prince est confrontée à une grave pénurie de carburant, une situation qui menace de paralyser de nombreux secteurs d’activité et alimente un marché noir de plus en plus visible dans les rues de Delmas et des zones avoisinantes, où prolifèrent les commerces informels de carburant.
Alors que la majorité des stations-service demeurent fermées, la vente illégale de carburant prospère dans les coins de rue de Port-au-Prince. Les bidons de plastique, souvent de couleurs vives, envahissent l’espace public, devenant le symbole d’un système de distribution informel et incontrôlé. Dans plusieurs quartiers comme Delmas, des gens proposent ouvertement de la gazoline à la vente, souvent à un prix bien supérieur à celui du marché officiel. Voici une version corrigée et fluide de votre phrase : « Alimenter nos véhicules en carburant est devenu un véritable calvaire à cause de cette pénurie inattendue », témoigne un chauffeur de minibus assurant la liaison entre Delmas et Carrefour Tifou lors d’une interview téléphonique.
Il est important de souligner que le lundi 21 avril 2025, le centre de stockage pétrolier WINECO, basé au Terminal Varreux, a annoncé avoir chargé 89 camions-citernes, représentant la distribution de 430 589 gallons de gazoline et 320 879 gallons de diesel. Pourtant, cette importante quantité de carburant ne semble pas atteindre les consommateurs. Les stations restent désespérément à sec, suscitant l’incompréhension et renforçant la spéculation.
Un système de distribution fragilisé
Le circuit de distribution pétrolier en Haïti repose sur plusieurs maillons : des compagnies privées importent le carburant, le Terminal Varreux gère les opérations portuaires, WINECO s’occupe du stockage, et des camionneurs indépendants assurent les livraisons. Mais ce système est aujourd’hui menacé par l’insécurité grandissante. Les routes contrôlées par des gangs armés découragent nombre de transporteurs, qui refusent de desservir certaines zones à haut risque. Cette situation provoque des ruptures d’approvisionnement et empêche la régularité des livraisons.
L’État en retrait, la population livrée à elle-même
Face à cette crise, l’absence d’une réponse gouvernementale claire alimente la frustration. Aucun plan de contingence n’a été communiqué, et le manque de coordination entre les acteurs du secteur accentue la dépendance à un marché noir anarchique et dangereux.
« La vente illégale de carburant à travers les rues est dangereux, et les autorités policières doivent prendre des mesures préventives pour éviter le pire》, déclare un sapeur pompier qui souhaite garder l’anonymat.
Une paralysie économique imminente
Cette pénurie de carburant menace non seulement de paralyser la mobilité urbaine, mais également des secteurs essentiels comme la santé, l’agriculture, le transport de marchandises et les communications. Sans une action rapide et concertée, le pays risque une crise encore plus profonde, avec des graves conséquences pour une population déjà fragilisée par l’instabilité économique et sociale.
Écrit par Judelor Louis Charles