Haiti: La République dominicaine expulse plus de 27 000 Haïtiens en quatre mois
La République dominicaine a expulsé 27 598 ressortissants haïtiens en situation migratoire irrégulière entre janvier et avril 2025, a annoncé lundi la ministre de l’Intérieur et de la Police, Faride Raful, lors d’une conférence de presse.
La ministre a précisé que les opérations de contrôle migratoire ont été intensifiées avec la collaboration de la Police nationale et du ministère de la Défense. Ces opérations visent à identifier et à rapatrier les étrangers dépourvus de statut légal, conformément aux lois dominicaines.
Parmi les interventions les plus marquantes, Faride Raful a évoqué celle menée à Mata Mosquito, dans la communauté de Higüey, province de La Altagracia, où 808 Haïtiens en situation irrégulière ont été arrêtés et expulsés. Selon la ministre, ces expulsions se sont déroulées dans le cadre d’une “procédure régulière” et en coordination avec l’ambassade d’Haïti en République dominicaine.
Madame Raful a souligné que ces mesures s’inscrivent dans les efforts du gouvernement dominicain pour renforcer le contrôle des flux migratoires et maintenir l’ordre public. Elle a insisté sur l’importance du respect des lois en vigueur tout en affirmant que les droits des migrants étaient pris en considération.
Cependant, de nombreux ressortissants haïtiens dénoncent la brutalité des méthodes employées par les autorités dominicaines lors des expulsions. Plusieurs témoignages font état d’arrestations sans préavis, de confiscation ou d’abandon de biens personnels, ainsi que de violences physiques et sexuelles.
Les associations de défense des droits humains rappellent que ces pratiques violent les dispositions du protocole bilatéral signé en 1999 entre Haïti et la République dominicaine, qui interdit notamment les rapatriements nocturnes, pendant les week-ends et les jours fériés.
Face à ces accusations, les autorités dominicaines maintiennent que leurs opérations respectent la législation nationale, tandis que les critiques, de plus en plus nombreuses, pointent un climat de xénophobie croissant à l’égard des migrants haïtiens.
Judelor Louis Charles