Brutalité policière contre les enseignants au Cap-Haïtien : l’UNNOH tire la sonnette d’alarme
L’Union Nationale des Normaliens et Normaliennes d’Haïti (UNNOH), affiliée à la CUTRASEPH, dénonce avec vigueur les violences policières survenues lors de la cérémonie officielle du 18 mai au Cap-Haïtien. Parmi les victimes, le professeur St-Fleur Williamson a été agressé en pleine célébration, un acte que le syndicat qualifie de « barbare » et d’« affront » au corps enseignant haïtien.
Dans une note de protestation publiée le lundi 19 mai 2025, l’UNNOH déplore un geste symptomatique du mépris chronique dont sont victimes les enseignants en Haïti. Alors que le pays traverse une crise éducative marquée par cinq mois consécutifs de grève, cette agression représente, selon le syndicat, une humiliation supplémentaire pour une profession en quête de reconnaissance et de conditions de travail dignes.
Le syndicat n’épargne pas les autorités, pointant directement du doigt le ministre de l’Éducation nationale, Augustin Antoine, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ainsi que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Leur silence face à l’incident est perçu comme une complicité tacite. « Leur mutisme face à cette agression est une gifle morale au monde enseignant », déclare l’UNNOH.
Face à ce climat de violence et d’indifférence, l’organisation syndicale exige l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante pour identifier et punir les policiers responsables. Elle appelle également à une large mobilisation de la communauté éducative et de la société civile : enseignants, élèves, parents et citoyens sont invités à se lever pour exiger justice et réformes.
Dans sa déclaration, l’UNNOH réaffirme son engagement en faveur d’une école publique forte, inclusive et respectueuse des droits des enseignants. « La mobilisation reste le seul levier pour y parvenir », conclut-elle.
Cet appel intervient à un moment critique où l’avenir de l’éducation en Haïti repose plus que jamais sur la capacité des autorités à écouter et à agir.
Judelor Louis Charles