Depuis la remontée spectaculaire de l’insécurité en Haïti, plusieurs milliers de personnes ont dû fuir leurs maisons. Des victimes venant de divers endroits de la Capitale se sont données des cachettes afin de se protéger des gangsters. Le local du Ministère de la Communication est l’un des logements de ces sinistrés. Dans ce camp, les gens vivent dans l’enfer.

Vers, punaises, odeurs nauséabondes, tels sont les véritables calvaires des gens du site d’hébergement provisoire du ministère de la Communication , au Bois-Verna, à Port-au-Prince. Ces gens vivent dans des conditions inhumaines et désastreuses.

Femmes, filles et enfants sans oublier des vieillards, souffrent amèrement de malnutrition. Ils n’ont pas accès à l’eau potable, à la nourriture, aux installations sanitaires.

« Nous vivons ici comme des bêtes sauvages », s’indigne Yolande, mère de trois enfants qui a vu sa maison partir en fumée à Carrefour-Feuilles. Cette situation combien alarmante risque d’apporter des maladies telles que : la typhoïde et le paludisme pour enfants et parents, a-t-elle ajouté.

Ces sinistrés qui se sentent accablés souhaitent regagner leur case mais posent des conditions au préalable. Ils souhaitent que l’État central garantisse leur sécurité car, expliquent-ils, nous ne serions pas ici, vivant cette vie de tracas si les gangs ne nous poussaient pas hors des nos maisons.

Les infrastructures inappropriées augmentent encore le risque de violences sexuelles. Des femmes et des filles vivent dans ce camp des cas d’harcèlement et de viol. Les organisations non-gouvernementales passent leur visiter de moins en moins, alors que l’État central est aux abonnés absents.

Dans les grandes salles du Ministère de la Communication, des dizaines de personnes, hommes et femmes s’entassent sous une chaleur monstrueuse, rien n’est ordonné sur le site. C’est un véritable nid de poules. Tous ces sinistrés qui ne savent plus à quel saint se vouer poussent des cris de détresse au gouvernement afin de leur aider à sortir de ce camp non approprié pour que des gens vivent.

Selon les données de l’OIM publiées en juin 2024, le pays compte désormais 578 074 déplacés, contre 362 551 en début mars de cette même année, pour un total de plus de 10 millions d’habitants.

A rappeler qu’en début du mois de juillet 2024, M. Herwil Gaspard ministre Délégué auprès du Premier ministre chargé de la Solidarité et des Affaires Humanitaires a sollicité la collaboration de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), appelant à des actions concrètes et urgentes pour éviter une catastrophe humanitaire.

Le ministre a aussi souligné l’importance d’une réponse coordonnée et efficace pour améliorer les conditions de vie des déplacés internes et faciliter leur relogement, ce que tous les déplacés espèrent, mais qui tarde encore à venir.

La rédaction